Comment une parfumerie de niche fait fasse à cette crise du corona?
Avant la crise
C'est en octobre 2019 que ... smell stories ... ouvre ses portes. Nous avons tous deux abandonné notre travail confortable pour réaliser notre rêve : une parfumerie de niche au cœur de Bruxelles. Même les journalistes nous ont demandé si nous étions fous. Mais nous étions convaincus, nous avions fait les plans nécessaires et sélectionné de belles marques que l'on ne trouvait pas jusqu'alors à Bruxelles. Cela ne pouvait pas mal se passer.
Le confinement
Et puis, le 13 mars de cette année, le volet roulant s'est littéralement abaissé et le magasin a fermé. Juste quand tout commençait à bien se passer et que nous pouvions rendre de plus en plus de clients heureux avec un parfum exceptionnel. Même dans notre pire scénario, nous n'avions pas prévu cela.
Il a fallu quelques jours pour se remettre et réfléchir. Soudain, les rues de Bruxelles étaient terriblement désertes et tous les touristes semblaient être partis en fumée. Que faire maintenant ?
Continuer à faire des affaires
Une boutique en ligne semblait nécessaire pour pouvoir continuer à vendre, et nous en avions une. Pourtant, nous avons décidé de le fermer temporairement aussi. Les coursiers étaient maintenant aussi des héros, et nous ne voulions pas leur mettre plus de pression.
Nous avons travaillé depuis chez nous pour améliorer notre site web et notre boutique en ligne et avons tout traduit en français et en néerlandais. Nous avons essayé de savoir quel soutien nous pourrions obtenir du gouvernement pour traverser cette période. Un soutien qui, heureusement, est venu rapidement. Nous avons continué à divertir nos clients et nos adeptes avec des photos et des vidéos sur les médias sociaux. Le message était de ne pas rester assis et de ne pas être oublié.
La boutique en ligne
Après un mois, la boutique en ligne a rouvert. Mais bien sûr, ce n'est pas si simple. Choisir un parfum sur un site web n'est pas facile. Le sentir sur un écran est décevant. Nous avons donc décidé de nous concentrer sur les échantillons, et d'ajouter un petit testeur à chaque achat de parfum, afin que les clients puissent retourner leur flacon si le parfum ne leur plaît pas. Ce sont tous des coûts supplémentaires que nous ne pouvons pas répercuter sur vos clients, mais les réactions ont été positives et, entre-temps, nous envoyons des colis et des échantillons dans toute l'Europe.
Soyez créatifs
Nous avons vu de nombreux collègues, tout comme nous, à la recherche de solutions créatives. Les rabais, jusque-là une rareté dans la parfumerie de niche, ont soudain surgi partout. Quelque chose qui nous posait problème à nous, les jeunes débutants. Nous avons donc décidé d'adopter une approche différente. Au lieu d'accorder des réductions, nous avons décidé de reverser une partie de notre chiffre d'affaires à DoucheFLUX, une organisation qui propose des douches et un service de blanchisserie aux personnes défavorisées et aux sans-abri. Parce que s'il y avait quelque chose que l'on pouvait voir dans les rues, c'était bien les sans-abri. Ils n'avaient aucune protection et ne pouvaient pas rester à la maison comme nous.
L'assouplissement
Enfin une certaine perspective. Tous les magasins ont pu rouvrir à partir du 11 mai. Nous avons passé trois jours à nettoyer, à mettre tout en ordre, à désinfecter et à faire une joyeuse vitrine. La chasse au désinfectant, aux masques, aux affiches, aux flèches et aux lingettes désinfectantes s'est avérée plus difficile que prévu. Il semblait qu'ils étaient tous des espèces rares. Difficile à trouver, et cher à obtenir.
Et qu'est-ce qui était et n'était pas autorisé ? Tester un parfum avec un masque, il faut l'essayer... Finalement, nous avons obtenu plus de clarté de la part du conseil municipal. Un nombre limité de clients en même temps (deux pour être précis), garder la distance, désinfecter, désinfecter et désinfecter à nouveau. Les clients ne sont plus autorisés à toucher les testeurs, doivent venir seuls et ne sont autorisés à rester dans le magasin que pendant 30 minutes. Peu est permis, beaucoup est obligatoire.
Le 11 mai, nous avons fait un premier essai avec un client. Il est clair qu'il nous fallait encore nous habituer à faire de toutes ces nouvelles règles une nouvelle habitude, tout en offrant une expérience amusante et personnelle au client. Car c'est précisément avec cette approche personnelle que nous, en tant que petite parfumerie indépendante, faisons la différence.
Nous sommes maintenant ouverts depuis une semaine. C'est formidable d'être "de retour aux affaires" et de pouvoir accueillir à nouveau nos clients fidèles. Mais malgré le beau temps, la rue reste calme. Beaucoup de gens attendent probablement encore, et ont encore un peu peur de sortir à nouveau. Beaucoup de gens ont dû faire face à moins, et font peut-être plus attention à leur argent. Mais de plus en plus de personnes optent aussi consciemment pour les commerçants locaux, où il y a moins de monde et où il retrouvent le temps pour bavarder, un accueil personnalisé, des produits spéciaux.
Il est également gratifiant de sentir la solidarité entre les différents commerçants du quartier Saint-Jacques et le soutien de nos fournisseurs, tout comme nous sommes des petites entreprises indépendantes. Ils font ce qu'ils peuvent, mais ils veulent aussi survivre et, pour des raisons compréhensibles, demandent plus qu'auparavant un paiement anticipé.
L'avenir
Peu à peu, la nouvelle façon plus stricte de recevoir les clients commence à devenir une habitude, tant pour nous que pour le client. Combien de temps devrons-nous continuer à travailler ainsi ? Je ne sais pas. Il y a les faits et le sentiment de sécurité que nous éprouvons. Nous continuons à travailler et à faire des plans, bien que nous nous rendions compte aujourd'hui que planifier à long terme n'a guère de sens. Nous n'avons clairement pas tout sous contrôle.
Le fait que nous soyons une si petite entreprise est peut-être notre plus grande force. Nous n'avons pas besoin de longues réunions pour décider de ce qu'il faut faire, et une fois que nous avons décidé, nous commençons tout simplement. Un entrepreneur veut entreprendre.
A bientôt dans notre boutique ! On va continuer à s'amuser.